Objet agglutiné et trace mnésique non représentée
Les travaux théoriques sur la clinique de l’autisme insistent beaucoup sur les aspects archaïques des mouvements psychiques à l’œuvre chez ces sujets. Cependant, la théorisation de l’archaïque va bien au-delà de la clinique de l’autisme. Cet article cherche à proposer une lecture plus transversale des difficultés des sujets autistes, en s’appuyant sur des concepts psychanalytiques hors du champ immédiat de l’autisme.
Dans cette perspective, les auteurs s’appuieront, en premier lieu, sur la notion d’objet agglutiné de J. Bleger, tiré d’une clinique avec des patients psychotiques. En second lieu, les auteurs exploreront le concept de trace mnésique sensitivo-perceptivo-motrice de R. Roussillon, issu d’une clinique avec des patients psychotiques et états-limites.
La liaison de ces deux concepts permet d’envisager comment des traces mnésiques non subjectivées, présentes chez le sujet autiste, peuvent être stabilisées par un objet agglutiné afin de limiter l’effet déstabilisant pour le psychisme de ces traces profondément inconscientes.
Les auteurs s’appuieront sur l’exposé d’un cas issu de la clinique d’un d’entre eux. Cet extrait du début de la thérapie d’un adolescent présentant des troubles autistiques permettra d’illustrer la construction théorique envisagée.
Enfin les auteurs envisageront les aspects spécifiques que le fonctionnement psychique d’un sujet autiste imprime à cette théorisation avant d’ouvrir sur la question de ce que les fonctionnements autistiques permettent d’appréhender des processus psychiques archaïques.
Mots-clés
- autisme
- archaïque
- psychanalyse
- accompagnement thérapeutique
- représentation