Pratiques radicales des modifications corporelles, fantasme d’unicité et lien social contemporain

Rubrique “Sujet, subjectivités et pratiques du corps dans le monde contemporain” / Regular Section “Subject, Subjectivities, and Practices of the Body in the Contemporary World”
Par Quentin Dumoulin, Romuald Hamon, Mickaël Peoc’h
Français

Dans cet article les auteurs s’attachent à rendre compte des pratiques de modifications corporelles, notamment lorsqu’elles se présentent de façon exacerbée. Ces pratiques s’ancrent dans un lien social qui voit se conjoindre aujourd’hui scientisme et néolibéralisme. Les plus extrêmes sont parfois prônées au nom du transhumanisme, ou mues par une promesse de « plus-de-vie » garantie par la science. Deux cas qui peuvent s’apparenter au transspécisme viennent éclairer les logiques du lien social ayant présidé à leur entrée dans le registre du possible. Mais ils témoignent avant tout que ces pratiques se fondent d’un vœu subjectif d’unicité ou d’exception à l’égard du genre humain. En examinant le concept psychanalytique d’identité, tel que défini par Freud puis Lacan, les auteurs soulèvent l’analogie entre un manque structural d’être pour le sujet de l’inconscient, et sa quête inextinguible d’identité. Ce souhait d’excepter à l’ensemble des humains apparaît paradoxalement soutenu par le lien social aujourd’hui, qui prescrit tout à la fois l’unicité et la différence pour chacun.

Mots-clés

  • transspécisme
  • lien social
  • corps
  • image
  • psychanalyse
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