L’inceste frère-sœur ou l’absence de symbolisation de la violence d’une génération à l’autre

Varia / Varia
Par Laure Razon
Français

L’inceste frères-sœurs s’enracine dans une défaillance des fonctions parentales. Défaillances concernant la fragilité de la loi de l’interdit de l’inceste mais aussi concernant la fonction protectrice maternelle. La violence devient alors le lien dominant et constituant de la structure familiale. S’opère alors une confusion des places et une répétition de la violence à la génération suivante. Nous développons dans cet article cette configuration spécifique à certains incestes frères-sœurs.
L’inceste dans la fratrie ne se résume pas à une identification à l’agresseur (au père primitif) puisqu’il s’agit d’inclure dans l’acte violent la dimension sexuelle. Dans cette perspective nous posons l’hypothèse que l’acte incestueux du fils-agresseur est l’écho d’un fantasme-non fantasme incestueux présent chez le père. L’incestuel du père s’exprimant par le legs d’une place privilégiée pour l’un des enfants. Cette place serait le point d’expression de la violence incestueuse. L’enfant existant du côté de l’imaginaire défaillant du père serait le frère à détruire. L’acte incestueux serait une tentative de faire lien symbolique auprès du père en tuant le frère qui occupe cette place. Tentative s’inscrivant dans le même temps dans l’impossibilité de se confronter à un père qui ressemble à celui de la horde primitive.

Mots-clés

  • inceste frères-sœurs
  • violence
  • incestuel
  • place dans la filiation
  • père primitif
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