L’enfermement des étrangers en France : une clinique du non-lieu ?

Perspectives comparatives entre psychanalyse et anthropologie
Par Amira Yahiaoui, Léopoldine Manac’h
Français

Cet article propose de penser l’enfermement des personnes étrangères sur le territoire français au sein de plusieurs dispositifs dédiés à cet effet. Dans une perspective interdisciplinaire mêlant psychanalyse et anthropologie, il s’agit de décrire ces dispositifs pour en étudier les retentissements sur le psychisme et sur le corps des personnes exilées concernées par ces types de confinements singuliers. À partir d’une approche ethnographique, nous nous concentrons sur deux lieux de l’enfermement : les centres de rétention administrative (CRA) et les programmes d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile (Prahda). En envisageant l’interaction entre le psychisme et les politiques migratoires, nous faisons l’hypothèse que les symptômes du sujet sont aussi les symptômes d’une expérience collective, à la fois spatiale et temporelle. Il s’agit de démontrer en quoi ces lieux fragmentent et parcellarisent le psychisme des subjectivités en exil. Ces lieux d’enfermement font du vécu des personnes étrangères qui y transitent une « expérience-limite » (Zaltzman, 1999).

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