De l’enfermement à l’auto-enfermement. L’histoire singulière d’Antonin Artaud

La prison, le corps, l’enfermement
Par Emanuela Sabatini
Français

Mon étude porte sur la problématique de l’enfermement par rapport à l’institution psychiatrique et à son évolution en France. La question de l’enfermement recouvre différents aspects. L’enfermement fonctionne en tant que plaque tournante ou bande de Moebius, car les murs des hôpitaux ne décident pas forcément du dedans et du dehors. La singularité du sujet par rapport à la maladie, à son existence et à son être au monde est en jeu. À travers des axes de recherche différents (linguistique, historique, philosophique et clinique), l’objectif de cet article est d’interroger le rapport entre l’institution psychiatrique et le sujet, à partir d’une histoire singulière : l’histoire d’Antonin Artaud. Situé dans un moment historique précis, Artaud est témoin, à son insu, des importants changements qui se préparent dans les années à venir. Il est témoin de sa reconstruction à travers son propre délire, son maniement de la lettre et de l’écriture jusqu’à sa solution singulière de se faire « un corps clos », immortel. Mais il est témoin aussi d’un moment précis de la psychiatrie qui s’interroge par rapport à son statut de lieu séparé, question qui demeure cruciale encore aujourd’hui.

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