« Désistement » et virtus dormitiva : heurs et malheurs de l’étiologie en psychanalyse

Pour appréhender les « homosexualités », nombre de psychanalystes reprennent souvent la notion de « désistement », introduite par Freud dans son texte sur « La jeune homosexuelle ». Cette notion vaut alors, plus chez les post-freudien·nes que chez Freud, comme principe d’explication et de classification des « homosexualités », saisies dans leur rapport à l’Œdipe. Ainsi les « homosexualités », plurielles, sont-elles le plus habituellement conçues dans le cadre d’une défense contre l’hétérosexualité inassumable, singulière. La notion de désistement s’avère alors problématique et n’est pas sans soulever un certain nombre de questions. L’étude de son fonctionnement pourrait susciter ce qu’Éric Fassin nommait « inversion de la question homosexuelle ».
L’auteur analyse cette notion telle qu’elle apparaît dans le texte freudien et dans ceux de certains de ses commentateur·rices contemporain·es, pour réfléchir sur l’usage de l’étiologie en psychanalyse et les fantasmes de genre et de sexualité qui peuvent la traverser.