La psychose et la métaphore

Par Filippo Dellanoce, Houria Abdelouahed
Français

Dans le Séminaire III consacré à l’étude des psychoses, Lacan dit de Schreber qu’il est certes un écrivain, mais pas un poète. Le délire de Schreber et, par extension, la psychose, sont essentiellement caractérisés par un manque de métaphore. Dans notre contribution, nous examinerons d’abord la littérature psychanalytique et psychiatrique concernant le diagnostic de la psychose de Schreber, puis nous analyserons la thèse de la forclusion du signifiant Nom-du-Père comme cause de la psychose. Pour comprendre la fonction métaphorique du signifiant, nous examinons ensuite la nature linguistique de la métaphore, sur la base des théories d’Aristote et de U. Eco. La métaphore est un instrument de connaissance cognitive et additive : par la métaphore, nous atteignons une nouvelle connaissance, et la métaphore apporte la connaissance en dessinant par le langage une nouvelle caractéristique du fonctionnement de la réalité. Une fois que la première métaphore, celle paternelle, est absente, c’est la métaphore comme fonction de connaissance additive qui manque. Par conséquent, aucune autre métaphore ne sera possible, puisque le sujet n’a pas rencontré la possibilité pour une nouvelle signification d’apparaître, celle-ci apportée par le travail du métaphorique. Nous proposons enfin quelques considérations conclusives sur le langage psychotique, ainsi qu’une nouvelle articulation entre métaphore, doute et certitude délirante.

  • psychose
  • métaphore
  • D. P. Schreber
  • J. Lacan
  • U. Eco
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