Immigrés et réfugiés : déplacements subjectifs et territoriaux à l’interface entre désir et politique
La question de l’immigration et du refuge, sous ses aspects culturels, subjectifs et politiques, s’est imposée comme thématique prioritaire dans de nombreux domaines d’études et s’affirme même dans l’agenda politique électoral de nombreux pays, y compris au Brésil. L’arrivée d’immigrés en grand nombre a généré des tensions sociales et politiques, notamment en raison de l’intensification de la ségrégation et de l’incitation à la fermeture des frontières. L’importance de l’immigration dans la construction sociale, comme rencontre avec l’altérité à travers d’autres cultures et d’autres langues, est négligée dans ce processus. Cet article met en lumière trois aspects de notre recherche sur les immigrés et les réfugiés dans la ville de São Paulo (Brésil) : d’une part l’incitation politique à la haine envers la figure de l’immigré, et la façon dont cette haine impacte le sujet et renforce sa souffrance sociopolitique et sa détresse (Hilflosigkeit) discursive. D’autre part, les interfaces entre les déplacements territoriaux et psychiques qui, dans le jeu métaphorique et métonymique, situent le lieu du symptôme et du désir. Ces processus, articulés au lieu politique, définissent des modalités de territorialisation ou des assimilations aliénées. Enfin, ces processus révèlent la contribution de l’immigré aux défis contemporains, dont la nécessaire construction d’une coexistence avec l’altérité et la différence.
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