Quand la radicalisation rencontre la fiction

Violence et milieu carcéral
Par Thibault Collin
Français

Dans le présent article, nous envisageons les liens entre le processus de radicalisation islamique et la notion de fiction. C’est dans la construction du symptôme – car nous postulons que la radicalisation est un symptôme au sens psychanalytique – que se loge une forme de fiction ainsi que dans son articulation à la passion religieuse qui, sous son aspect mystique, tient aussi de la fable. Le recours à la fictionnalisation représente un moyen bien connu pour résister face au réel et ceci s’observe également chez les sujets radicalisés. L’utilisation de signifiants historiques, le choix d’un pseudonyme à consonance arabe et riche de sens ancrent les sujets dans un univers fictif qu’ils se choisissent. Enfin, les méthodes de propagande utilisées par les djihadistes font largement appel à des fictions connues pour leur caractère hollywoodien. Pour toutes ces raisons, nous pouvons proposer que l’imagination et la création puissent participer au processus de radicalisation. Cependant, la fiction de radicalisation se distingue de la fiction religieuse en cela qu’elle contient intrinsèquement de fortes nuances de fanatisme et d’intolérance qui soutiennent les actions violentes qui la caractérisent.

Mots-clés

  • radicalisation
  • religion
  • fiction
  • vérité matérielle
  • propagande
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