Violences conjugales : entre histoire de cœur et éprouvé de mort
En prison, les sujets peuvent éprouver des vécus corporels originaires faisant écho à leur histoire subjective et aux faits pour lesquels ils sont incarcérés. C’est le cas de Julien, condamné pour violences conjugales sur sa femme. En entretien, la médiation picturale soutient la mise en forme et en mots de ses éprouvés corporels, et en particulier ceux de son cœur. Il raconte une « histoire de cœur » : son cœur en tant qu’organe, mais aussi comme lieu des affects à l’égard de sa femme et de sa mère. Si Julien a l’impression que son cœur disparaît, il a aussi le sentiment d’être déjà mort. Il explique vivre en détention avec le « Cauchemar », une figure fantomatique condensant des sujets du monde des vivants et du monde des morts. À partir de cette rencontre clinique dans un cadre de recherche, et des éprouvés transféro-contre-transférentiels en jeu, cet article propose de développer une conceptualisation sur ces vécus originaires relatifs au cœur. La créativité du clinicien-chercheur sera alors sollicitée pour déployer leur spécificité. Nous cheminerons du trou noir au cœur à l’envers de la vie et l’envers de la naissance pour ensuite rendre compte du potentiel de créativité de Julien.
Mots-clés
- corps
- éprouvé de mort
- prison
- violences conjugales
- dessin
- psychose