Éditorial. L’éco-anxiété en question, ou comment faire face à la destruction de la Terre ?
L’ampleur actuelle et inédite de la crise environnementale mondialisée donne lieu depuis une dizaine d’années à une efflorescence d’angoisses écologiques, qui se sont peu à peu subsumées sous le terme d’éco-anxiété. Celle-ci appartient à la catégorie freudienne des « angoisses devant un danger réel », réactionnelles à un danger externe. Elle est en ce sens une angoisse adaptée, bien distincte de l’angoisse névrotique. Et pourtant elle est susceptible de devenir invalidante sur le plan individuel, au sein d’un monde dans lequel déni et déréalisation semblent constituer la réponse collective la plus répandue au phénomène. Cette destruction questionne en profondeur notre destructivité : pour quelles raisons psychiques les êtres humains s’en sont-ils pris à la Terre elle-même, alors même qu’ils dépendent drastiquement du maintien de ses écosystèmes pour leur survie ? Assiste-t-on à un nouveau déchaînement des pulsions de mort ou à une nouvelle issue catastrophique du conflit entre l’homme et la culture ?
Mots-clés
- crise environnementale
- éco-anxiété
- solastalgie
- déréalisation
- destructivité