Théorie, dialectique, fantasme
Cet article propose d’abord de relire, en s’appuyant sur le double statut de « théorie » chez Freud, qui nous permet d’y distinguer la dimension de « métapsychologie » et celle de « théories sexuelles infantiles », les discussions autour de la « dialectique du désir », que Lacan a développées dans les années 50, et plus particulièrement dans ses séminaires La relation d’objet et Les formations de l’inconscient, comme articulant cette dernière dimension de manière originale pour l’étendre sur l’ensemble de l’Œdipe et la sexuation qui vient le conclure, d’abord sur l’exemple de l’identification « masculine ». Nous allons ensuite soutenir qu’il est aussi possible de concevoir l’identification « féminine », dans le même cadre conceptuel, à partir des « théories sexuelles précoces » telles que rapportées par Mélanie Klein au sujet du complexe d’Œdipe de la fille, pour démontrer enfin que cette « dialectique du désir généralisée », qui nous servira d’outil heuristique dans nos réflexions psychanalytiques sur la diversité sexuelle, comporte trois conséquences qui pourraient être qualifiées d’« inclusives » : dissociation des fonctions maternelle et paternelle d’avec la différence des sexes, bisexualité ou même pluralité essentielle de l’identité sexuelle ainsi que du choix d’objet sexuel et possibilité immanente de l’identité transsexuelle.
Mots-clés
- Lacan
- théories sexuelles infantiles
- dialectique du désir
- sexuation
- inclusivité