Dès 1892, Freud envisage les processus psychiques dans une perspective dynamique. Il s’agit d’un geste théorique, créateur de la rupture épistémologique dont l’élaboration de la psychanalyse procède. En rappelant ce moment et sa portée, on en souligne une condition de possibilité : la formation pluridisciplinaire de Freud à l’Université de Vienne, comme étudiant et comme jeune chercheur. Deux domaines dont Freud s’inspira alors, d’une part, la thermodynamique et son épistémologie, d’autre part, les philosophies de la nature, se sont transformés et offrent des problématiques et des résultats nouveaux. Si la recherche fondamentale subsistait au sein de l’Université, la psychanalyse pourrait bénéficier de ces apports. La dernière partie de l’article montre pourquoi et comment.