L'inconscient du crime. La « criminologie freudienne »

Dossier : Le crime
Par Paul-Laurent Assoun
Français

Résumé

Il s’agit de dégager la problématique freudienne du crime en sa cohérence méconnue. Le lien du créateur de la psychanalyse à la criminologie naissante – de la méthode diagnostique des signes de culpabilité au procès Halsmann en passant par la question des « simulateurs » de guerre – permet de dégager, au-delà de tout portrait-robot de la « personnalité criminelle », la signification propre de l’acte criminel, en miroir de la culpabilité névrotique. Des « criminels par conscience de culpabilité » à la figure du criminel comme « monstre narcissique » et destructivité, effet désintricateur de la pulsion de mort, se dégage la position subjective du criminel, pris dans le discours social et dans le montage fantasmatique qui le vise. Cette déconstruction permet d’interroger la signification clinique différentielle de l’acte criminel, selon ses modalités névrotiques, psychotiques et perverses. La problématique du « meurtre du père » et son corrélat – le « criminel originaire » – permet de situer les enjeux du réel inconscient du crime. Un « retour à Freud » montre ainsi sa portée et sa fécondité, en contraste avec la « psychopathologisation » du criminel dont la psychanalyse est le prête-nom.

Mots-clés

  • criminologie
  • culpabilité
  • narcissisme
  • acte
  • fantasme
  • pulsion de mort
  • Œdipe
  • meurtrier originaire
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