Le crime d'amour-propre

Dossier : Le crime
Par Sophie de Mijolla-Mellor
Français

Résumé

L’amour-propre, passion douloureuse n’est ni l’amour de soi ni le narcissisme. À partir de l’analyse de quatre cas, célèbres notamment par les écrits théoriques ou romanesques auxquels ils ont donné lieu (Pierre Rivière, Roberto Succo, Aimée et Jean-Claude Romand) et d’un cas clinique, cette étude a pour objet de définir les conditions potentiellement criminogènes de l’amour-propre.
Loin d’un hédonisme propre à l’ego apparaît dans ces cas, un échec du narcissisme, condamné du fait d’une sorte d’hémorragie essentielle, à tenter de faire face aux attaques délétères du ridicule, de la honte et de l’humiliation.
La quête de l’estime de soi est alors acculée à l’impasse de l’acte criminel, conçu comme une mission, un destin ou bien comme l’accomplissement de la justice et du bon droit, envers et contre le jugement de la société.
Dans ce cas, c’est bien l’idéal du moi lui-même qui est porteur de meurtre à accomplir pour faire advenir le sujet dans son intégrité.

Mots-clés

  • narcissisme
  • idéal du moi
  • honte
  • matricide
  • parricide
  • infanticide
  • criminogenèse
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