Interpréter n'est pas traduire mais traduire c'est interpréter
Résumé
La lettre 52 de Freud à Fliess (1896) fait l’hypothèse d’une «traduction» entre traces mnésiques d’époques différentes, ce qui définit le psychique comme réinterprétation permanente. Mais ne doit-on pas réserver le terme d’interprétation à la pratique psychanalytique, en la situant dans le champ des transferts?
Une lecture attentive des textes de Freud où apparaît cette métaphore traductive (mise en évidence par J. Laplanche) amène à concevoir un réel irréductible à la traduction, à l’interprétation et à la représentation. La métapsychologie rompt avec la métaphysique tout en en conservant des systèmes terminologiques et par là même des régions idéologiques.
Une seconde partie de cet article apporte une contribution à la discussion de la nouvelle traduction de Freud (OCF.P, P.U.F.). Dans une troisième partie est étudiée la façon dont C. Castoriadis propose une lecture de Freud délibérément opposée à la métaphore traductive de la lettre 52 avec sa théorie de l’imagination radicale.
Mots-clés
- castoriadis
- Freud
- interprétation
- Laplanche
- représentation
- subjectivation
- traduction
- transfert