Les nouvelles technologies médicales produisent des modifications radicales des données fondamentales de l’existence humaine, en particulier dans le domaine de la procréation, où on peut parler d’une mutation anthropologique. Quelles sont les conséquences de ces mutations contemporaines sur la subjectivité individuelle et en particulier sur les rapports entre les enfants et les adultes ? Comment penser les situations psychologiques inédites que génèrent les nouvelles technologies ? En réalité, la clinique montre que, confronté à ces situations très spécifiques, que l’on désigne un peu facilement comme “irreprésentables”, malgré leur caractère insolite, terrifiant, voire monstrueux, là où les capacités de symbolisation sont sollicitées jusqu’à leurs limites, le sujet humain déploie une étonnante capacité à mettre en place des processus psychiques pour parvenir malgré tout à une subjectivation. Et on voit alors que la médicalisation, aussi envahissante soit-elle, ne peut jamais évacuer la question du désir.