Naître humain, devenir parent et être échographiste

Par Sylvain Missonnier
Français

Pour devenir un espace de prévention médico-psycho-sociale interdisciplinaire, l’échographie obstétricale invite au dépassement du clivage entre spécialistes du soma et de la psyché à la Maternité. Dans sa pratique coutumière, le cadre échographique joue désormais un rôle essentiel dans l’évolution des processus de maternalité et de paternalité confrontés à l’inquiétante étrangeté du fœtus et à l’incertitude de son devenir humain. À l’instar d’une épreuve projective, l’examen échographique induit une effusion psychique parentale en amplifiant les conflits inhérents au processus de parentalité prénatale. Lors de cette rencontre, parents et professionnels sont dans une étroite réciprocité intersubjective. La menace ou la confirmation d’une anomalie fœtale pouvant déboucher sur une possible IMG (souvent imprudemment déniée), donne une tonalité potentiellement tragique à cette démarche échographique de diagnostic anténatal. Une préparation à la naissance et à la parentalité bien tempérée proposera un espace de réflexivité sur le diagnostic anténatal.
Dans ce contexte de créativité et de vulnérabilité, l’échographiste est un médiateur/traducteur. À cette place, il peut favoriser la potentialité structurante de cet examen mais, tout autant, en stigmatiser la valence désorganisatrice. Dans le meilleur des cas, ce professionnel exposé bénéficiera d’un groupe de paroles type Balint à la mesure des enjeux psychologiques en présence.
La formalisation de la négociation entre soignants et soignés d’un consentement mutuellement éclairé de cet examen et de ses conséquences occupe une place cruciale dans sa légitimité éthique et clinique.

  • échographie anténatale
  • Balint
  • périnatalité
  • parentalité
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