Les fondements du savoir psychiatrique sur la sexualité déviante au XIXe siècle

Par Sylvie Chaperon
Français

Au prix d’un certain schématisme, l’historien du XIXe siècle peut voir se succéder trois modèles scientifiques encadrant les théories et les pratiques médicales mobilisés autour des déviants sexuels. Dans le premier tiers du siècle, les pionniers de l’aliénisme français formulent la monomanie qui se décline en nymphomanie, érotomanie, satyriasis et, plus tardivement, masturbation. La plupart des observations médicales portent sur des femmes ou des fillettes. Ce cadre théorique, mal dégagé de la culture religieuse, n’est pas sans faire penser aux tentations du démon, il est très contesté. La théorie de la dégénérescence, énoncée à la fin des années 1850, triomphe dans le dernier tiers du siècle où se fixe la nomenclature des perversions. Cette fois, la grande majorité des observations de pervers porte sur des hommes et on peut s’interroger sur le changement du genre des malades qui accompagne ce changement de paradigme. Enfin, au tournant du siècle, s’ébauche une psychologie de la vie sexuelle dont Freud donnera une formulation théorique synthétique.

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