Art: a Cancer Witness Like Any Other?
Il s’agit, dans cette recherche, de contribuer à une meilleure connaissance du vécu subjectif du sujet confronté à la traversée du cancer, dans les nuances qui composent son histoire personnelle et familiale. Autrefois témoins de la mort par cancer d’un proche, les sujets de notre étude s’incarnent acteurs dans l’occurrence de cette même pathologie, ainsi engagés dans un changement de statut. Ils détiennent un « savoir » sur le cancer et leur engagement dans la maladie implique une forme de retrouvaille « savante » avec celui d’autrefois. De quelle manière est-il marqué par ce « bout de savoir en plus », irréversiblement détenu ? Un tel passage nous interroge sur la voie par laquelle le sujet peut devenir son « propre témoin ». Et l’art, en tant que « voix » de passage possible, se poserait comme lieu d’inscription d’une situation de l’extrême. Pourquoi l’art ? Il serait, en fait, appréhendé à l’instar d’une parole paradigmatique parce que voie élue traduisant cette possibilité d’immersion dans l’univers abyssal qui a conduit le sujet hors de lui-même, déporté de sa propre histoire par un ancêtre qui ferait retour. L’impact avec la maladie grave pousserait l’œuvre au cœur d’un mouvement à triple destinée : l’art serait « atomisé », « intoxiqué » ou « immunisant » pour son créateur.
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