The Effect of Liberalism on the Development of Clinical Professions

Dossier "Psychanalyse, corps et Société" / Special topic: "Psychoanalysis, the Body and Society”
Par Marie-Jean Sauret, Sidi Askofaré
Français

Ce qu’on appelle néo-libéralisme est loin de se réduire à une simple option économique. Il convient de prendre la mesure de son impact sur notre civilisation elle-même. D’une part il produit une nouvelle anthropologie à travers laquelle les sujets sont invités à se penser ; d’autre part il enrôle les disciplines académiques (psychologie, psychiatrie, économie, etc.) pour fabriquer la théorie de ce « nouvel individu » nécessaire à son développement et à son maintien ; enfin il pré-interprète en fonction de son idéologie les dysfonctionnements et autres incidences psychiques en aléas à éradiquer. De sorte que le clinicien se trouve devant un dilemme : participer à l’adaptation au monde de la globalisation et cultiver cette anthropologie qui débouche à terme sur l’effacement de toute clinique du sujet ou restaurer et accueillir la dimension de symptôme jusqu’à lui rendre sa fonction d’objection au formatage par quelque Autre que ce soit, et se retrouver lui-même dans une position symptomatique. Or, les réformes actuelles en Europe (et en tout cas en France) en matière de « santé mentale » semblent traquer cette position aussi bien à l’hôpital, dans l’éducation, que dans la justice : comment penser sinon une issue du moins une position éthique ?

  • lien social
  • libéralisme
  • clinique moderne
  • subjectivité contemporaine
  • nouveaux symptômes
  • métiers de la clinique
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