Face à ce qu’on appelle la « montée de la violence » et la diversification de ses manifestations, cet article a pour but de réfléchir aux différentes pratiques psychologiques actuelles dans le champ de l’éducation ainsi qu’aux possibles contributions de la psychanalyse dans ce domaine. Il traite de quelques diagnostics techno-scientifiques tels le bullying et le TDAH (Trouble Déficit d’Attention et Hyperactivité) jusqu’au recours à l’imagerie cérébrale. Il explicite les illusions à l’œuvre dans l’imposition par le politique de techniques (psycho)pédagogiques destinées à être appliquées dans les écoles publiques par des enseignants et des psychologues, sans que ceux-ci puissent construire et s’approprier ces méthodes. À partir de quelques exemples, principalement empruntés à l’actualité de la société brésilienne, les auteurs entendent donc apporter une analyse critique à cette gouvernance néolibérale qui voudrait, de façon autoritaire et à travers une argumentation inspirée par le discours scientifique et instrumentalisée dans l’approche comportementale, tout réglementer.
En conséquence de quoi ce qui finit par émerger est une forme de violence, qui s’échelonne de la stigmatisation des élèves, en cherchant à normaliser les apprentissages, à l’inflation de passages à l’acte de plus en plus radicaux –qu’il convient d’analyser – au sein de l’école. Quelle place et quel statut y a la parole aujourd’hui ? Au travers d’interventions moins ambitieuses mais peut-être plus effectives, les auteurs défendent a contrario le développement d’une praxis psychologique orientée par la psychanalyse, c’est-à-dire axée sur la singularité, dans la mesure où elle se fonde sur la valorisation de la subjectivité et l’insertion singulière d’enfants et d’adolescents dans l’univers discursif des adultes et de la culture.