Vision et Narcissisme
Nous diagnostiquons critique lacanienne du dernier Merleau-Ponty le refus d’une identification du visible à l’image d’un sens suivant lequel le sujet pourrait le reconnaître (narcissisme charnel). Le stade du miroir montre au contraire qu’aucune image – même celle, spéculaire, du corps propre –, n’a de valeur représentative tant qu’elle ne reçoit pas son sens inconscient par une réponse signifiante proférée au lieu de l’Autre ; et que, corrélativement, le primat d’une telle réponse signifiante opacifie l’image, en mettant en évidence l’absence de sens immanent qui découle de son conditionnement diacritique. La fascination schizophrénique pour l’image spéculaire caractéristique du signe du miroir confirme a contrario le primat d’une telle réponse, en manifestant la dépersonnalisation que produit son absence ; elle permet ainsi d’invalider cliniquement la thèse merleau-pontyenne.
Mots-clefs
- Maurice Merleau-Ponty
- Jacques Lacan
- vision
- réflexion
- intentionnalité
- narcissisme
- chiasme
- image spéculaire
- stade du miroir
- schizophrénie
- signe du miroir