« Visages extrêmes : entre fictions et réel »
Le visage défiguré des personnes hospitalisées atteintes de cancers maxillo-faciaux ne renvoie pas les signaux de reconnaissance classiquement attendus dans une interaction. Entre humain et inhumain, entre forme familière et informe, le visage défiguré est un visage d’effroi qui n’a plus la souplesse de la chair originelle. Dans de telles situations, le clinicien se trouve souvent directement confronté à « l’envers des chairs du visage » (Lacan, 1955, p. 186). Face à ces visages difformes qui pourraient convoquer, au niveau des représentations, chez celui qui les regarde la figure du monstre, nous essaierons de faire le lien avec la figure mythique de Méduse. Comment le clinicien peut-il éviter le risque d’effondrement vis-à-vis de ces visages médusants ? Comment empêcher que « la tête de Méduse » ne vienne le menacer ? Comment aller au-delà de ce moment de sidération, afin de pouvoir rendre cette rencontre clinique possible et pouvoir mener un entretien qui s’avérerait thérapeutique pour ces sujets ? En nous appuyant sur le mythe de Persée, nous tâcherons de faire un parallèle avec la figure du clinicien d’orientation analytique. Nous constituerons ainsi des hypothèses sur une nouvelle mise en circulation de la chaîne fantasmatique et sur la naissance de possibilités de rencontre avec ces sujets.
Mots-clés
- visage défiguré
- cancers maxillo-faciaux
- contre-transfert
- angoisse de mort
- réel pétrifiant